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On a toujours... le choix !
6 février 2017

LA CHUTE (segment de mon récit)

 

Bonjour tout le monde

 

Je vous partage aujourd'hui un segment de mon récit. Ce n'est pas le plus joyeux, j'en conviens, mais il est pour moi un des plus importants. Ce segment de ma vie a été déterminant et révélateur. Il vous explique à quel point la douleur de l'âme peut être intolérable malgré qu'on se croit au-dessus de tout obstacle. Moi, Céline Paradis, la femme forte et courageuse, j'ai chuté. Ai-je honte de l'avouer? Pas du tout.

Réussir à se sortir d'une situation de violence conjugale demande beaucoup de PATIENCE et de COURAGE. Je me félicitais d'avoir réussi. Tout ce qui s'ensuit en demande tout autant sauf que la fatigue, le stress, l'angoisse, le "je dois faire quoi et comment", le "par où commencer" prennent le dessus et toi tu t'écrases et tu t'écrases, tu t'écrases...

Je vous laisse lire le segment et je vous reviens:

 

 

 

LA CHUTE

 

Je m’y croyais à l’abri. Mon positivisme et ma détermination à vouloir me rénover le plus vite possible m’ont fait oublier qu’elle pouvait se manifester juste là devant moi. Et c’est arrivé ! J’ai chuté !

 

Le trop plein de tout ce qui m’arrivait a, en un court instant, eu raison de moi. Malgré tout mon agir et à travers toutes mes démarches qui, je le croyais, me donnait la force et le courage de rester solide et debout, mon âme et mon corps eux, se sont fatigués.

 

Je me souviens précisément du moment où ça m’a frappé. Comme un coup de poing en plein visage….bang !!!

J’étais à la phase deux de la maison d’hébergement. La phase deux c’est un petit studio que l’on paie comme un appartement et où on redevient graduellement autonome. On se réapproprie notre vie. On se couche à l’heure qu’on veut. On se lève à l’heure qu’on veut. On fait sa propre épicerie et on se cuisine nos propres repas. On continue nos démarches et on rencontre notre intervenante pour un suivi et afin de déterminer si oui ou non nous sommes prêtes à quitter afin de reprendre NOTRE VIE !!! C’est magnifiquement bien d’avoir ces phases deux.

 

Donc, je prends mon café matinal et je regarde autour de moi. Je réalise que toute ma vie se résume à ça. Prendre un café dans un studio de maison d’hébergement sans mes enfants, sans mes choses, sans argent, sans travail, sans amis, sans « lui » qui, oui me manque par moment. Je me questionne sur le sens de tout ça. Ben oui je suis positive et dans le fond de mon être je sais que j’ai fait la bonne chose en le quittant mais câline, en agissant ainsi, j’ai tout perdu !!!! Moi ce que je veux, à ce moment précis ce matin-là c’est prendre mon café sur mon patio à regarder mon jardin, à pouvoir inviter mes filles à souper, à pouvoir rire et danser en écoutant de la musique à tue-tête. Je veux que ce que je suis en train de vivre ce matin, n’existe pas. Je ne veux pas être une victime de violence conjugale. Je ne veux pas entendre les autres résidentes me raconter leur drame. JE NE VEUX PAS ÇA !  Mon Dieu… je veux que tout s’arrête. J’en ai assez ! Ta maudite lumière au bout du tunnel à doit être brulée parce que j’vois rien !  À quoi ça sert toutes ces maudites démarches qui n’aboutissent nulle part ? Pourquoi c’est moi qui doit endurer toute cette merde de bureaucratie ? Pourquoi c’est moi qui dois rendre des comptes sur mes allés et venues. Pourquoi l’assurance salaire ne veut pas comprendre que je ne suis pas rétablie et que je ne suis pas apte au travail ? Pourquoi les expertises médicales par-dessus les expertises médicales ? Pourquoi me faire voir un psychiatre ? Pourquoi il a plaidé non coupable ? Pourquoi les procédures judiciaires sont si longues ? Pourquoi c’est moi qui dois aller à la banque alimentaire pour pouvoir me nourrir  parce que je suis maintenant sur le bien-être social ? POURQUOI ?????

 

Un soir malgré l’interdiction de boire de l’alcool en maison d’hébergement, je me suis rendue au dépanneur et je me suis achetée une bouteille de vin. Je l’ai longtemps regardé.  J’ai pris un papier et un crayon et je me suis mise à écrire. Je vous partage ma douleur, ma souffrance à ce moment :

 

CONFESSION

Comment je vais ?

Je vais comme une femme qui en a assez !

Assez de se faire demander comment elle va.

Assez de faire des téléphones, des démarches, des déplacements pour rien.

Assez de se raconter parce que c’est ça qu’il faut.

Assez de se bourrer de pilules pour moins souffrir mais souffrir quand même.

Assez de tourner en rond.

Assez d’espérer avoir la paix.

Assez de se faire poser des questions. De faire fouiller dans ma vie.

Assez de n’avoir rien devant moi à 46 ans.

Assez de devoir subir un procès. Je me sens coupable d’avoir réagi le 24 juillet. J’aurais dû me taire.

Assez de faire semblant.

Assez de me sentir automate.

Assez d’être fatiguée.

Assez de pleurer.

Assez d’avoir peur.

Assez d’en avoir assez.

 

J’ai déposé mon crayon et j’ai ouvert la bouteille. Puis j’ai regardé ma maudite médication. Et je l’ai pris. Double dose. J’ai bu deux verres de vin. J’ai levé les yeux au plafond et j’ai parlé à la vie.

 

- Si vraiment j’ai fait le bon choix en le quittant et si vraiment ma vie est pour être plus belle, tu vas me réveiller demain matin !

 

J’ai repris un verre de vin. J’ai jeté le reste dans l’évier et je me suis couchée. J’ai ressenti une telle douleur à mon âme. J’ai pleuré ce qui me restait de peine et d’injustice. À ce moment précis et je crois pour la première fois de ma vie je maudissais le fait d’être là, en vie. J’en avais assez. Les « ostis » d’épreuves je n’étais plus capable d’en prendre. Qu’est-ce que j’avais fait de mal pour être puni comme ça ? Je ne pouvais pas croire que j’avais quelque chose à apprendre de ça !

 

Au  matin il faisait un temps superbe. Le soleil était tellement brillant. Il était MAGNIFIQUE ! J’avais ma réponse. J’avais aussi un méga mal de tête ! Je me suis assise dans le lit et j’ai dit : « MERCI ». Une réflexion est venue et tout a changé. «  Céline, si tu continues de chuter, tu lui laisses encore le contrôle de ta vie ! Tu lui donnes raison ! » Ma chute était terminée. J’avais atterri. En cet instant, un fort instant, j’ai compris. Cette chute, elle devait arrivée. Ce matin là, je vais m’en souvenir toute ma vie. Ce matin-là j’ai su et ressenti que ma vie avait un sens et je savais exactement ce que j’avais à faire. Ce matin-là, ON A TOUJOURS LE CHOIX est née !

 

Je sais aujourd'hui que la dose d'alcool et de médicament prise ce soir-là ne m'aurait pas fait mourir. Et je ne voulais pas mourir. Je voulais arrêter de souffrir.

Je sais aussi que ma chute, peut-être drôle à dire mais tellement vraie, a été mon élan pour me relever. Depuis ce superbe lendemain matin où le soleil m'aveuglait de par sa présence, je n'ai plus plié genou. Oui, ma chute a été essentielle. Oui, elle m'a donné des ailes et OUI, depuis, ma VIE est ce qu'il y a de plus beau au monde!

ON A TOUJOURS LE CHOIX est le titre de ma conférence et aussi de mon blogue. Pourquoi j'ai choisi ce titre? Parce que jusqu'à ce beau matin ensoleillé j'avais cru qu'à cause de "lui" je n'avais pas le choix de subir ma vie. Oui, ce beau matin ensoleillé venait me dire:" Heille ma grande! ON A TOUJOURS LE CHOIX!"

#Sortirdelaviolenceconjugalecestpossible #Retrouversalibertecestpossible #Onatoujourslechoix #Jefaismaroute

Je vous invite à visiter la page Facebook : Je fais ma route,  pour mon beau projet qui arrive bientôt. (plus de détails à venir)

 

Je vous souhaite une MAGNIFIQUE journée!

Je suis là!

Céline :))

P.S. Je suis toujours à la recherche d'un éditeur pour mon récit. Peut-être en connaissez-vous un qui accepterait de m'aider à aider d'autres victimes à s'en sortir de par mon message d'espoir!!!

 

 

 

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Commentaires
On a toujours... le choix !
  • Blogue de la conférencière Céline Paradis. Il me fait plaisir de vous présenter mon blogue traitant de ma conférence ¨On a toujours... le choix!¨ écrite suite à ma sortie de l'enfer de la violence conjugale. Bienvenue et au plaisir d'échanger !
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